Aujourd’hui, tout le monde connaît l’acupuncture et ses petites aiguilles que le praticien pose à différents endroits du corps. Peut-être même avez-vous fait des séances et avez donc osé braver la « peur de la piqûre » ? Mais au-delà de l’image que l’on s’en fait, cette médecine alternative, pleine de ressources, a de véritables vertus thérapeutiques puisqu’elle a désormais sa place dans les hôpitaux. Partons donc à la découverte de cette branche particulière de la médecine traditionnelle chinoise.

L’acupuncture : quand l’Asie conquiert le monde

Souvent, on associe l’acupuncture à la Chine, mais en fait, elle était déjà connue en Inde trois millénaires avant notre ère. D’autre part, si les Chinois utilisaient les méridiens dans l’Antiquité, les aiguilles sont apparues beaucoup plus récemment, vers l’an -90 avant J.-C. Dans les siècles suivants, l’acupuncture va se répandre dans différents pays d’Asie. Cependant, celle-ci n’arrivera en Europe qu’au XVIIe siècle. C’est un médecin hollandais, Willem Ten Rhyne qui, le premier, l’aurait introduite sur notre continent, après un séjour au Japon. Ensuite, plusieurs médecins vont tenter de diffuser la pratique de l’acupuncture en France, comme Louis Berlioz (le père du compositeur) ou Frederik Liubestenstein et Jules Cloquet. Face au scepticisme de leurs pairs, il faudra attendre le début du XXe siècle pour que l’acupuncture commence vraiment à être pratiquée en France, suite à la publication d’un traité très complet, publié par George Soulié de Morant. Celui-ci avait étudié l’acupuncture alors qu’il était consul en Chine.

Les principes de l’acupuncture

L’acupuncture reprend les grands principes sur lesquels repose la médecine chinoise :

  • l’équilibre du yin et du yang : pour être en bonne santé, l’homme doit être en harmonie, à la fois avec sa composante physique : son corps, et celle immatérielle : son énergie.
  • le Qi (ou Chi ou Xi) : c’est l’énergie vitale dont la bonne circulation conditionne notre état de santé.
  • les méridiens : le Qi circule dans notre corps le long de voies particulières qui sont au nombre de douze. Par exemple, vous avez le méridien du cœur, celui du poumon ou celui de l’intestin grêle. Ceux-ci suivent un trajet très précis et permettent à l’être humain de recevoir l’énergie vitale. Lorsqu’un organe présente un dysfonctionnement, l’énergie est bloquée.
  • les points d’acupuncture : sur chaque méridien se situent des points particuliers qui correspondent à des nœuds énergétiques. On en compte traditionnellement environ 360 sur toute la surface du corps.

 

Quelles sont les pathologies que soigne l’acupuncture ?

Le champ d’application de l’acupuncture est extrêmement large. Cependant, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a restreint celui-ci à une liste d’affections pour lesquelles il existe un fort taux de probabilité que l’acupuncture soit efficace. Parmi celles-ci, on trouve différents types de douleurs (au dos, au cou…), des tendinites, des problèmes gynécologiques ou digestifs, mais aussi des troubles psychologiques comme la dépression. Au-delà de ça, l’acupuncture est également réputée pour soigner les petits maux de la grossesse, ce qui est particulièrement intéressant durant cette période où le recours aux médicaments est très réduit. Les patients peuvent également consulter un acupuncteur pour des motifs très variés. Ainsi, ils consultent, par exemple, perdre du poids, arrêter de fumer ou pour vaincre des problèmes de stérilité.

L’acupuncture à l’hôpital

On croit souvent, à tort, que l’acupuncture est entrée récemment dans les établissements hospitaliers. Or, il n’en est rien, car dès l’année 1932, l’hôpital Bichat à Paris propose des consultations d’acupuncture. Cependant, celles-ci vont rester très anecdotiques pendant plusieurs décennies jusqu’à ce que l’acupuncture trouve enfin sa place, d’abord dans les centres anti-douleurs hospitaliers, puis dans d’autres services, notamment les centres anti-cancéreux. Par exemple, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, c’est une sage-femme qui pratique l’acupuncture pour, entre autres, soulager les douleurs lombo-pelviennes des futures parturientes. Aujourd’hui, de plus en plus d’hôpitaux proposent des consultations d’acupuncture, notamment dans les services d’addictologie, pour aider les patients à arrêter la cigarette ou à se libérer de l’emprise de l’alcool.

Si l’efficacité de l’acupuncture est désormais reconnue en France, et que les patients peuvent facilement trouver un acupuncteur près de chez eux. Cependant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir à l’hôpital où encore trop peu d’équipes pluridisciplinaires intègrent un médecin acupuncteur. Pourtant, il serait intéressant que cette médecine holistique, qui soigne le patient sans médicaments, soit proposée à tous les malades qui en ont besoin ou qui le demandent. En effet, apporter un meilleur confort aux patients devrait être la priorité de n’importe quel service de soins.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.

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